Après plusieurs
années passées à Grenade, il décide d'aller vivre à Madrid pour
rencontrer enfin le succès. Il y devient l'ami de Luis Buñuel,
Salvador Dalí
et Sanchez Mazas, parmi ceux qui deviendront des artistes influents en Espagne.
Là, il rencontre aussi Gregorio Martínez Sierra, le directeur du Teatro Eslava, à
l'invitation duquel il écrit et met en scène sa première pièce en vers, El
maleficio de la mariposa (Le Maléfice du papillon), en 1919-20. Elle met en scène
l'amour impossible entre un cafard et un papillon, avec de nombreux insectes en support.
Elle est malheureusement l'objet de moquerie du public, et s'arrête après
quatre représentations. Cela refroidit la passion de Lorca pour le théâtre
pour le reste de sa carrière, il se justifie plus tard en 1927 au motif que Mariana
Pineda était sa première pièce.
Pendant les quelques
années qui suivent il s'implique de plus en plus dans son art et dans
l'avant-garde espagnole. Il publie trois autres recueils de poèmes, dont Romancero Gitano (1928),
son recueil de poèmes le plus connu.
Cependant, vers la
fin des années 1920, Lorca est victime d'une dépression, exacerbée par une angoisse due
à la difficulté grandissante de cacher son homosexualité
à ses amis et sa famille. Cette disparité entre son succès comme auteur et la
souffrance de sa vie privée atteint son paroxysme lors de la collaboration des
deux surréalistes, Dalí et Buñuel,
pour le film Un chien andalou (1929) que Lorca
interprète, comme une allusion, voire une attaque à son encontre. En même
temps, sa relation intense, passionnée, mais non réciproque, avec Salvador Dalí
s'effondre quand ce dernier rencontra sa future épouse. Consciente de ces
problèmes (mais peut-être pas de leurs causes) la famille de Lorca s'arrange
pour lui faire faire un long voyage aux États-Unis
d'Amérique en 1929-1930.
Il y a une aventure avec George Lowex.
Son retour en Espagne
en 1930
coïncide avec la chute de la dictature de Miguel Primo de Rivera et la proclamation
de la République.
En 1931,
Lorca est nommé directeur de la société de théâtre étudiante subventionnée, La Barraca, dont la mission est de
faire des tournées dans les provinces essentiellement rurales pour présenter le
répertoire
classique. Il écrit alors la trilogie rurale de Bodas de sangre
(« Noces de sang »), Yerma et La casa de Bernarda Alba (La Maison de Bernarda Alba).
Quand la Guerre civile espagnole éclate en 1936, il quitte Madrid
pour Grenade, même s'il est conscient qu'il va vers
une mort presque certaine dans une ville réputée pour avoir l'oligarchie
la plus conservatrice d'Andalousie. Il y est fusillé par des rebelles
anti-républicains et son corps est jeté dans une fosse commune
à Víznar.
Le régime de Franco décide l'interdiction totale de ses
œuvres jusqu'en 1953
quand Obras completas (très censuré) est publié.
En 1956 on érige le
premier monument à García Lorca. C'est bien sûr, loin de l'Espagne de Franco,
en Amérique du Sud, dans la ville de Salto, en Uruguay, grâce à l'initiative de
son ami américain, l'écrivain Enrique Amorim. On construit un mur en briques de
béton, à la rivière du fleuve Uruguay. Sur la surface du mur on lit le poème de
Antonio Machado, qui regrette la mort de García Lorca à Grenade.
Ce n'est qu'avec la
mort de Franco en 1975
que la vie et le décès de Lorca sont discutés librement en Espagne. De nos
jours, une statue de Lorca est en évidence sur la Plaza de Santa Ana à Madrid. En
2008, la justice espagnole accepte que la fosse commune dans laquelle est
enterré le poète soit ouverte dans l’intimité, en présence de la seule famille.
Toutefois, de nombreuses controverses existent sur la présence de la dépouille
du poète dans cette fosse commune. En effet, des recherches, effectuées pendant
plusieurs semaines, en vue d'une exhumation, sont abandonnées le 18 décembre
2009. On ignore si le poète a effectivement été assassiné dans le champ
d'Alfacar ou s'il a été transféré dans un lieu inconnu.
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